Tuesday, January 15, 2008

Les aquarelles du musée de Brooklyn


Brooklyn Museum Brushed with Light: American Landscape Watercolors from the Collection
Brooklyn museum
http://www.brooklynmuseum.org/



Comme tous les musées du monde, les réserves regorgent d'objets exceptionnels. Le musée de Brooklyn, connu pour ses thèmes novateurs, présente ici un vrai trésor : une série d'aquarelles des grands artistes américains (dont ceux de l'Hudson River School, pour ceux qui suivent, les post civil war, et les modernes...)
Rien d'exitant, et pourtant, prenez une loupe, approchez-vous du tableau...
Cette collection est la plus riche et aussi la premiére constituée aux Etats-Unis (1906). On ne peut la voir qu'une fois tous les 10 ans, dans une quasi-obscurité (les aquarelles sont très fragiles à la lumiére, et sont restaurées régulièrement, voir photo du Brooklyn Museum). Alors la curator, Teresa A. Carbone a joué sur le coté intimiste de la muséographie : murs sombres (bleu marine et bordeaux) pour accentuer la lumière des aquarelles, avec des encadrements (parfois d'origine) telles de toiles impressionnistes.

Un peu d'histoire. L'aquarelle est une technique qui emploie les pigments de couleur (naturels ou artificiels, , bref des particules suspendues dans l'eau. A cela, on ajoute de la "gomme arabique", de l'ambre...) L'aquarelle représente une vraie révolution pour les artistes de l'époque ; ils pouvaient partir peindre les paysages sur place avec leur malle en bois, et exécuter fidèlement les paysages. En focalisant sur le travail de la lumière, l'aquarelle acquiert ses lettres de noblesses. Tout comme la peinture, cette technique met en avant le soucis du détail, les nuances et les transparences. Les grands noms de la peinture américaines se succèdent donc ici, l'exposition est chronologique.
La première est un paysage du Lake George (Narrows at the lake George, introuvable sur internet pour le moment) dans les tons de gris (nuances de bleu, rouge et jaune). Cette aquarelle a été réalisée en 1777, par William Pierie, un capitaine de l'armée britanique. Le paysage y est bien équilibré : lake entre les montagnes, ciel et nuages : composition en avance sur les paysages de l'Hudson River School.


A l'origine, l'aquarelle était un média plutot associé aux illustrateurs et aux amateurs. Son statut évolua très rapidement. Au début du 19ème, l'aquarelle est considérée comme une pratique artistique (distincte de la peinture à l'huile). De nombreux aquarellistes collborèrent avec des imprimeurs, des graveurs.


Thomas Eakins, Whistling for plover, 1874. (Ici, l'artiste choisit l'aquarelle plutot que l'huile pour faire ressortir le plus de lumière possible)



Les formats sont généralement grands, et les encadrements aussi. Les artistes composent des vues différentes (nature, pont de Philadelphie), ils ont le soucis du détail à tel point qu'il ne reste plus d'espace blanc dans la feuille, tout est recouvert par des couleurs.

The Samuel Fleet Homestead, Frances Flora Palmer, 1850s. Maison au coin de Fulton et Gold streets à Brooklyn, reproduites en 1884, dans une publication : History of Kings County and Brooklyn by Stiles. (Elle ressemble beaucoup à celle d'Albert Fitch Bellows (Coaching in New England, 1876) dans la technique : ombre sur les chevaux, arbres sombres au centre, nuages (procédé de saturation grace à la gomme arabique). Malheureusement pas trouvée sur le net.




Rudolph Cronau, (American, born Germany, 1855-1939) View from Greenwood Cemetery, Brooklyn, 1881.


Ils ajoutent la lumière à la fin, vont du plus foncé au plus clair, et ajoute les effets "transparence". Thomas Cole et Frédéric Church ont peint aussi beaucoup d'aquarelles. Puis, ce fut le tour des illustrateurs, et après la guerre civile, l'aquarelle acquis un vrai statut. Elle pouvait etre enfin vendue.


1857 : Exhibition of English Art, qui traverse plusieurs villes américaines et lance véritablement l'aquarelle. L'American Watercolor Society est alors créée en 1866. C'est un mouvement qui dure jusque dans les années 1885 environ. les sujets sont les memes que les peintures, les tailles des oeuvres ne pas minuscules du tout, au contraire.
Wislow H
omer l'utilise comme un media à part entière.

Wislow Homer, Fresh air, 1878



Wislow Homer, In the jungle, Florida, 1904.



Du détail de la nature, il se dirige vers un trait beaucoup plus spontané. D'abord, il ne recouvre pas toute la feuille, ensuite il prend et enlève des éléments (ajoute des couches, dilue les teintes), et propose des sujets moins réels (exemples : la barque, la jungle, l'ours et Homosassa).


Winslow Homer, Bear and canoe, 1895.



Winslow Homer, Homosassa, 1904.












Les impressionnistes capturent la lumière, elle a plus de valeur que l'objet lui-meme.

John Singer Sargent, Zuleika, 1906.






Frederick Childe Hassam (Americain, 1859-1935), Sunday morning Appledore, 1912.









Maurice Brazil Pendergast (American, 1858 - 1924) Sunday on the beach, 1898.

La peinture moderne pousse les artistes à composer des surfaces telles qu'ils le ressentent. Les traits sont modifiés. Les détails disparaissent, les lignes deviennent de plus en plus droites, l'aspect visuel change aussi. Cela est doute du au changement de papier. La qualité est meilleure : ca gondolle moins et ca fait aussi moins de bulles.



En 1923, le Brooklyn museum est le premier
à acquérir des aquarelles d'Edward Hopper ou de John Sargent.

Edward Hopper (Americainm 1882-1967), House at Riverdale, 1928.




Thomas Hart Benton, Lassoing Horses, 1930.
(Prof de Pollock !)





John Marin (Americain, 1870-1953), Deer Isle, 1914.
(Premier séjour dans le Maine, Penobscot Bay, ou il acheta sa propre ile. Les lignes sont abstraites, avec un motif central. Influence cubiste de Picasso et Braque.) My favorite !

La crise de 29 se ressent dans le choix des couleurs des aqurelles (tons plus foncés, bruns, noir). Les peintres travaillent l'aquarelle comme un vrai tableau, et profitent de la variété des techniques (couches de peintures, coups de pinceaux, éponge, encre...)



Charles Demuth (Americain 1883 - 1935), Roof and Steeple, 1921.




Joseph Pennel, Brooklyn bridge.
















Oscar Bluemner, Loving moon, 1927.










Quarry by William Thon, ca. 1952












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