Monday, March 26, 2007

William Meritt Chase et Robert Henri dans le Westchester


Michael Torlen
February 28 - April 4, 2007
Manhattanville College
Brownson gallery
2900 Purchase street, Purchase

La peinture narrative de Michael Torlen combine deux défis : raconter son passé (né d'un père norvégien, pêcheur de thon, de métier, en Californie...) et la technique des arts visuels (la lithographie et l'aquarelle). Excellent exercice pour ce Professeur associé en art visuels au College de Purchase !
Aufinal, cela donne un mélange entre le trait précis (il agrandit les photos familiales de bâteaux et de scènes de pêches), les tableaux en 3 parties (la Cote-Ouest, le Maine, les pêcheurs et la mer), et parfois la répétition (de personnages, de procédes d'impression déclinés dans plusieurs couleurs). Et à la manière d'un cours magistral, il explique la différence entre un monoproint et un monotype. "The layering of these processes serves as a method for memory... " www.michaeltorlen.com

*Love and Theft
The title is a reference to Bob Dylan's album by the same title. The monoprint diptych contrasts a boy pointing at fishermen catching a large tuna, and the figure of Mercury, the Trickster, overshadowing the catch.
Dimensions: 20 x 36"
Monotypes + Monoprints
Series: Sanger Fra Mor, 2005

Pinterly Controversy : William Meritt Chase and Robert Henri
January 27 - April 29
Bruce Museum
Oe Museum Drive, Greenwich, CT


C'est l'histoire de deux grands maîtres de la peinture américaine, liés malgré leur volonté aux besoins de l'exposition. Après un passage en Europe chez les peintres impressionistes, William Merritt Chase et Robert Henri, ont contribué au développement de l'art moderne. Tout commence par l'annonce de la démission de Chase, grand portraitiste et fondateur de la Art School dans un journal new-yorkais. Chase est un professeur attaché au détail, au rafinnement, à la technique, la "Brushwork Chase". Robert Henri, plus jeune que lui (15 ans), a été engagé par Chase. Il est perçu comme le "bad boy of Americain Art". Les paysages, les scènes urbaines, le mouvement, la candeur et la virilité, rendent ses toiles profondément différentes (American Ashcan school). Lorsqu'on s'amuse à comparer les deux styles (jeu du curator), on s'aperçoit que les thèmes sont se ressemblent énormement (ex.: la danceuse espagnole, painte par Henri en 1910, puis par Chase 20 ans plus tard). A la fin, l'élève dépasse le maître au point que leurs élèves, la génération des nouveaux artistes comme Georges Bellows, Stuart Davis, Edward Hopper, Giorgia O'Keeffe et Charles Sheeler, se trouvent divisés par la forte personnalité des deux hommes !


Les expositions du Bruce Museum sont toujours de qualité. Le rapport à l'oeuvre est très intimiste : les salles sont petites (malgré les très grands formats des toiles), et les murs sont peints avec des couleurs chaudes. Le commentaire en français de Catherine (docent française) est très documenté et rend l'histoire passionnante.

En face, l'un des rares restaurants sur la mer très connu des français, et qui accueille tard dans l'après-midi. (l'Escale, Greenwich, http://www.lescalerestaurant.com/)

Avez-vous deviné de qui sont les danseuses espagnoles ?
La 1ère : William Merritt Chase, Carmencta, 1890, oil on canvas, 69 7/8x40 7/8in.
La 2nde : Robert Henri, La Madrilenita, 1910, oil on cavas, 73 x 37in.



Friday, March 16, 2007

Hedda Sterne et 23rd street

Hedda Sterne
Paintings and drawings from over Fifty years
Febuary 2 - March 25, 2007
CDS Gallery
Hommage à une grande dame de l'art... Ca pourrait commencer comme aux Césars... Hedda Sterne est bien vivante ! Dans la galerie CDS, les dessins et peintures des années 50 se reconnaissent au milieu des oeuvres plus récentes. Car ses dernières peintures ont des formes plus larges, plus visibles, pour cet artiste qui a aujourd'hui perdu la vue. Bien qu'influencée par les différents courants : surréalisme, expressionnisme abstrait, art conceptuel... elle soutient que l'art est avant tout un "acte de liberté". Raison pour laquelle elle passe du portrait au collage, du l'encre à l'huile sur toile... Elle mélange les styles comme ses rencontres : Saint-Exupéry, Math Rotko, Jackson Pollock, Willem de Kooning, Ad Reinhardt, Betty Parsons. La liste est longue. A 96 ans, elle regarde sa vie comme un film, et domine comme sur la photo "The Irascibles", non pas parce que personne n'a pense à lui mettre son nom sur la chaise, mais parce qu'elle est avant tout une femme d'exception, aussi femme d'artiste, et Femme Artiste.
Hedda SterneUntitled, 1984


Andrew Sandor
Is there more to life than bread, blood and bicycles ?

Febuary 21 - March 31, 2007
539 West 23 rd street
Caren Golden Fine Art
Alors que les murs blancs et les sols betonés se succèdent à Chelsea, on rentre dans un espace clos par un rideau jaune ocre en velours, des murs gris : la scènographie est imaginée par l'artiste. Surprise ! Pas d'encadrement ! Une peinture à l'huile sur du plexiglass, un sens aigu du détail pour ces personnages romantiques et tristes. Contraste entre le style "à la Goya" et le support très seventies sur fond noir (ou rose) et aux angles arrondis. Lorsque l'artiste assemble deux pannaux en angle droit, on voit se former un hologramme. A voir absolument. Acheter ? Trop tard, tout est déjà vendu dès le 2ème jour ($28.000 pour un support de taille moyenne). Agé de 30 ans, il vit à NY, et a déjà fait son autoportrait en encre sur vellin, monté sur du plexiglass... Andrew Sandor à 99 ans !
Pas la peine de chercher des infos sur google, on ne le connait à peine. Alors voici son mail :
andrew@artofandrew.com !
Polynesian hens. 2005-2006, oil on Plexiglas, 59 x 46 inches



Oliver Herring
Febuary 21 - March 31, 2007
511 West 22nd Street
Max Protetch

On s'arrête dans cette galerie comme dans une boutique : les statues attirent l'oeil de l'extérieur. De près, c'est très troublant. Des sculptures d'hommes et de femmes nus, réalisés en polystyrène. Et pour faire plus "vrai" : un collage de morceaux de photos de personnages, une mosaique humaine, documenting every square inch of their bodies ! D'origine allemande, Olivier Herring est très connu pour ses travaux d'introspection et de photo-réalisme dans le monde entier. Réservé aux amateurs !




Jay Kelly
Recent drawings
Febuary 17 through March 31, 2007
501 West 23rd street
L'entrée de la galerie est située sur la 10ème avenue. Entrée sur un jardin japonais. La maison, qui fait l'angle, a été construite par les architectes Smith et Thompson. Elle est lumineuse et agréable. En haut, les dessins et huiles sur du vellum de Kelly sont minutieusement accrochés ($2.000 à $4.000), presque tous vendus ! En bas, des sculptures de Kehinde Willey en marbre ($1.000, cf Brooklyn museum), des dessins de Raushenberg, des toiles de Greg Parker aux formes géométriques...


Pause déjeuner : Half King, 505 West 23rd street. Ambiance agréable et nourriture aussi !

Wednesday, March 7, 2007

57th : The Big Picture

Ellsworth Kelly "Diptych: Dark Blue/ Dark Green," 2001; 2 panel, 2 color lithograph; 40 x 41 inches; Edition: 45 + proofs; Signed and numbered in pencil

The Big Picture
Monumental Prints of the post-war period
Feb 8 - march 31
Susan Sheehan Gallery
20 West 57th street
The big picture est une des expressions favorites des américains. Ici, la philosophie de la gallerie (crée en 1985) est respectée : montrer des artistes contemporains Pop, minimalistes et expressionnistes abstraits (les plus connus !). L'espace n'est pas grand, le show commence en sortant de l'ascenseur. Jasper Johns (tableau à $140.000), Richard Serra (lithographie $ 20.000), Mitchell (les sunflowers, lithographies : $12.000), un très beau Sol Lewitt (litho, $7.000), Jack Youngerman (Blue brown, silkscreen, $3.500... l'illusion d'optique est toujours parfaite), et enfin Ellworth Kelly (litho, $10.000).
Pour info, Jasper Johns est plus connu pour son travail sur les nombres, les drapeaux (retrouvez-le au Moma). Richard Serra et Sol Lewitt ont été vus à la Dia Beacon (voir febuary), Ellworth Kelly est un peintre américain minimaliste et sculpteur, il est né en 1930. Lequel choisissez-vous ?


Diane Arbus Helen Levitt
A conversation

January 11 - March 10, 2007
Laurence Miller Gallery
20 West 57 th street

Les concepteurs ou commissaires d'expositions sont souvent tentés de rapprocher deux artistes pour faire dialoguer les oeuvres. Exemple : Dubuffet - Basquiat (Pace Wildenstein, juin 2006). Exercice difficile surtout lorsque les deux artistes n'ont pas de lien de parenté, ou ne se sont jamais rencontrés. Ici, la conversation ne fonctionne pas. Les personnages de Diane Arbus sont très complexes (child with a toy hand grenade incentral park, NYC 1962, $150.000 ; mother holding a child, $85.000). Ceux d'Helen Levitt sont très classiques (portraits divers, $4.000). Bien qu'étant de 10 ans son ainée, Helen Levitt a soutenu Diane Arbus, et lui a écrit une lettre de recommandation pour appliquer au Guggheim en 1962. La suite, le 8 mai prochain dans FUR, le film de Steven Shainberg avec Nicole Kidman !


Esteban Vicente
The aristocratic eye

15 febuary - 17 march
Ameringer Yohe Fine Art
20 West 57th street
Stop à la Gallerie Ameringer pour admirer quelques toiles d'Esteban Vicente. Chut ! Une américaine achète un huile sur toile. Le vendeur change de mur (pour l'occasion, ils ont été peints en ocre, et en orange). D'habitude, ils sont blancs et ça fait ressortir la superbe vue sur la 5ème avenue ! $68.000 pour cette toile abstraite, plutot décorative. Mais sait-on que le maître représente la première génération de l'expressionnisme abstrait, qu'un musée d'art contemporain à Segovia porte son nom (ses cendres reposent dans la chapelle juste à côté).
Esteban Vicente, Color transitions, 1986, oil on canvas, © 2007 artnet

Jeff Wall
Anri Sala
Febuary 23, march 31, 2007
Maria Goodman
24 West 57th street

Un air de chelsea dans les Fifties ! C'est l'impression qu'on peut ressentir en découvrant le film d'Anri Sala (né en Albanie en 1974). Pendant 10 minutes environ, essayez d'imaginer la scène : Zoom arrière sur un musicien suspendu sur le rebord d'une fenêtre d'un HLM du nord de Berlin jouant du saxophone !...


Pas facile non plus d'aborder Jeff Wall ! Les transparencies in light box sont gigantesques ! Les personnages devant la boîte de nuit sont plus grands que nature, le prix est surréaliste : $375.000 pour ce photoconceptualiste canadien présenté au Moma en ce moment.
In Front of a Night Club 2006
Transparency in light box
225.11x365.13x25.4, Inv#9932, @Maria Goodman






Monday, March 5, 2007

Le tresor dévoilé d'Henri-Cartier Bresson !

Henri Cartier-Bresson, Hyères, France, 1932, © Henri Cartier-Bresson/Magnum

Henri Cartier Bresson's scrapbook
Photographs 1932-1946
M !
Martin Munkacsi : Think While You Shoot!
January 19 through April 29, 2007
Intermational Center of Photography
1133 Avenue of the Americas at 43rd Street
Découvrir le fameux scrapbook d’Henri-Cartier Bresson resté caché pendant plus de 60 ans, et déambuler devant chaque tirage reste un moment privilégié à NY en ce moment ! « le meilleur de son travail », selon lui, 300 photos imprimées à Paris (grâce à l’aide du Moma puisque le papier était rationné), presque toutes collées dans un grand album acheté lors de son arrivée à New-York en 1946. Pour l’anecdote, les conservateurs du département photo du Moma avaient envisagé une exposition posthume à la suite d’une rumeur sur sa disparition. (Il est vrai qu’il s’etait échappé par trois fois des camps nazis). Il inaugura sa propre rétrospective en 1947, se qualifie alors de « photographe professionnel ». Le scrapbook fut oublié dans une vielle valise pendant des années. Martine Frank, sa femme avec l’aide de la Fondation Cartier, propose de vous le faire redécouvrir. On le feuillette comme un album de famille (portraits d’acteurs du surréalisme et de l’art moderne : Picasso, Matisse, Giacometti, Sacha Guitry, Paul Eluard, Louis Aragon, le couple Joliot-Curie …), et éternels voyages du photojournaliste d’Espagne à Mexico.
Un étage plus haut, les prints de Martin Munkacsi, photographe hongrois, sont époustouflants. Lorsque HCB découvre le cliché des « Boys running into the surf at lake Tnganyika » en 1935, « he couldn’t believe such a thing could be caught with the camera ! », une découverte heureuse et inattendue, une réelle joie de vivre, les 3 silhouettes forment une géométrie parfaite. HCB la conservera. Martin Munkacsi, toujours très novateur, révolutionna le monde de photo et de la mode américaine. Il disparu en 1967, presque ignoré. Le maitre français lui, co-fonda l’agence Magnum et poursuivit son aventure avec son fameux Leica en bandoulière…




Martin Munkacsi, Boys running into the surf at Lake Tanganyika, ca. 1930, © Joan Munkacsi, Courtesy of Ullstein Bild

Thursday, March 1, 2007

Sous les Etoiles

(Peneloppe - Matt Hoyle)

Matt Hoyle
Icebergs
8 Fevrier- 15 mars
Sous les Etoiles
560 Broadway #505
Des nageurs a Soho
L’allée de la galerie est étroite mais les photos sont grandes, spacieuses, presque luxueuses. Les portraits vous observent par-dessus votre épaule, à droite, à gauche, ces grands visages vous fixent et sourient sur votre passage. Sommes-nous sur les rives de la mer noire, au bord des datchas, à photographier des apparatchiks ? Le ciel est gris et bleu, la lumière argentée, il est 6 heures du matin en Australie Comme ces nageurs (russes ?) paraissent âgés !
Celle-ci avec son ventre bedonnant et son maillot démodé, celui-là l’édenté, plus loin ce couple : chacun prend la largeur d’un cadre étriqué. Ce couple si ridé, si marqué par le temps, la souffrance, tout s’accumule sur ces tronches caverneuses. Et pourtant... Bonté, bonheur, sourires, générosité, fraîcheur ! Ces portraits pris si près, ces images accrochées si proches, tout respire le courage la volonté, et l’humour.
Visitez l'exposition, vous ne regarderez plus les nageurs comme avant, vous regarderez l'avenir.

The Armory Show 2007
International Fair of New Art
Rien à signaler à l'Armory show cette année à part un repli sur un seul pier au lieu de deux l'année précédente, moins de curiosite, le record de 62 millions de dollars de 2006 ne sera sans doute pas battu. Beaucoup de photos souvent hors de prix (ex : un grand format d'Andreas Gursky proposé à $ 300.000). Des oeuvres vues dans des musées ou des galeries qui rappellent l'actualité de l'art à NY : portraits et paysages d'Alex Katz (Jewish museum, Pace Wildenstein), sculptures de Kiki Smith (Withney Museum), dessins de Brice Marden... Beaucoup de conceptuel très abstrait et pas souvent créatif, un brin de provocation de New-Delhi (portrait d'une femme voilée composéee de mini-photos provocantes), une série de dessins "à la New-Yorker" par Moyna Flanningan (http://www.sarameltzergallery.com) et un rappel de l'artiste bien connu maintenant pour son art multimédia, Kwang-Young Chun, de Séoul, (http://www.kukjegallery.com/). Une diversité telle qu'on se noie dans le "déja vu" alors permettez-moi de vous faire admirer l'oeuvre d'art de la galerie Emmanuel Perrotin (celui qui vient de lancer une collection de robes Tara Jarmon avec l'artiste Peter Zimmermann en série limitée). Il s'agit d'un petit trou dans la cloison d'exposition orné de quelques trais au feutre noir, de Pior Uklnski (artiste polonais), "hole in a plaster wall with graffiti" (variable dimension), pour la modique somme de $69.000 !!!