Sunday, May 27, 2007

La vie en noir et blanc de Louise Nevelson

The sculpture of Louise Nevelson : Constructing a legend
May 5 - September 16
Jewish Museum
1109 Fifth Avenue (northeast corner of 92nd Street)
New York,NY 10128

Louise Nevelson est une femme artiste plus connue pour son coté "expressionniste abstrait". Cette rétrospective rassemble 66 oeuvres, une première !

D'origine juive, Leah Berliawsky est née en 1899 à Kiev en Ukraine. Son père, marchant de bois, est expatrié aux Etats-Unis en 1905. Dès l'age de 10 ans, elle rêve de faire de la sculpture (et d'aller vivre à NY). En 1918, elle rencontre son futur mari, Charles Nevelson, un armateur, vient vivre à NY, se marie en 1920, et a un fils (futur sculpteur).
(photo de Diana MacKown, chez elle à NY, en 1979)
En 1929, elle est admise à la Art Students League of New York (voir articles plus bas : Meritt, Betty K...). Elle divorce en 1931, ne demande aucune pension, et se lance passionnément dans l'art (et accessoirement dans la danse classique). Elle décide alors de voyager en Europe, oû Elle rencontre Hans Hofmann à Berlin en 1932. Elle fabrique des sculptures en bois, en bronze, en craie, en plastique. Des mobiles aussi, exemple : Terra Cotta (on peut bouger les pièces), ils qui ressemblent aux sculptures de David Smith.


De retour aux Etats-Unis en 1937, elle assiste Diego Rivera pour peindre son mur, et enseigne au New Workers School de NY (notamment sur le programme du New Deal, impulsé par Franklin Roosevelt). Puis elle rejette le fer car il lui fait penser au bateau sur lequel s'est engagé son fils comme marin, et revient à ses origines : le bois. Alors qu'elle n'a pas toujours les moyens de pratiquer son art, elle fait de la récupération de matériaux, se sert dans les rues, sur les trottoirs (pieds de lits, barreaux de chaises...). Elle réalise quelques pièces toutes noires, et expose pour la première fois en 1955 pour la Grand Central Moderns (Martha Jackson Gallery, non profit gallery). "Lorsqu'elle est noire, la sculpture perd son identité".


En 1959, elle expose au milieu des jeunes talents (Jasper Johns, Ellsworth Kelly, Robert Rauschenberg, Frank Stella (23 ans), alors qu'elle en a 60 ! Elle fabrique une sculpture gigantesque pour le MOMA, qui est reconstituée ici (plusieurs morceaux appartiennent à plusieurs propriétaires !) : Down's wekking Feast (1959). Tout est blanc, de haut en bas. La monochromie confère à ses oeuvres une certaine élégance. Elle joue avec les ombres, les éclairages. Elle ajoute et supprime des éléments dans ses boites au gré de son humeur, au désespoir de ses agents. Enfin, elle rejoint la gallerie de Pace en 1964, qui la représente encore aujourd'hui. A cette date, elle crée "Homage to 6.000.000 I" juifs tués pendant la seconde guerre mondiale.


"Dawn's Wedding Chapel IV," from "Dawn's Wedding Feast" (1959-60).
Courtesy of PaceWildenstein



Puis elle construit sa cabane de 1964 à 1977, : "Mrs N's Palace", comme la surnomment les enfants de son voisinage. On a envie d'y rentrer, même si tout est encore noir !

Mrs N's Palace, Met

Alors qu'elle est ateinte d'un cancer, elle réalise "Minor Shadow", un objet original, mais angoissant. Dans la dernière salle, on découvre le son de sa voix ainsi le visage de la grande dame. Le documentaire est commentée par des jeunes artistes. Et soudainement, on prend conscience qu'on a déjà vu ses sculptures monumentales. Par exemple, juste à la sortie du musée, sur Park et la 92ième ! A vous de trouver les autres...






Thursday, May 17, 2007

Expériences sonores à l'Aldrich Museum

The Aldrich Contemporary Art Museum
258 Main Street

Ridgefield, CT 06877



The Aldrich Contemporary Art Museum est des rares endroits sans collection permanente. Il présente des artistes émergents ou en début de carrière à un rythme surprenant : tous les 3 à 4 mois, dans un batiment historique surnommé "Hold Century" (construit en 1783, puis redisigné par l’architecte Charles Mark HAY).

Son fondateur, Larry Adrich est né à Manhattan en 1906, il était designer et collectionneur. Il commenca sa collection par l’achat d’un Renoir et d’un Utrillo au début des années 40 et se prit de passion pour l'art contemporain. Aussi, devant l'ascension rapide de l'art americain, il insista auprès du Moma et du Withney pour acquérir des oeuvres contemporaines dans leurs collections permanentes. Ballade idéale, à 40 minutes de Mamaroneck.



Castles, Dwarfs, and Happychaps : Arturo Herrera
March 11 - September 2, 2007
Les tableaux de Herrera (1959) semblent familiers et étranges. Familiers parce qu'il a fait intervenir un illustrateur pour peindre des fonds insirés par les dessins animés. Etranges les découpages parfaits, les collages, peintures et dessins réalisés par dessus, des sortes de Ready-made.
Sur le mur, il a utilisé une technique issue de la rennaissance : le Pounce (transfert d'un dessin, pas de trait au crayon, uniquement des points comme la sérigraphie). La fresque est impressionnante. Seul le visiteur relie les points avec ses yeux. Preuve que Arturo Herrera, artiste d'origine de Caracas (Vénuzuela) vit dans son temps, entre NY et Berlin. (Il a été exposé à la Biennale du Withney en 2002. A voir.


W(e)ave : Elena Herzog et Michael Schumacher
March 11 - August 12, 2007
Les 2 artistes se sont associés pour la première fois. Michael compose de la digital technology music, Elena fabrique des sculptures avec des objets de la vie courante. Ici : couvre-lit et agraffes (sur le mur, bien évidemment. La vague : 57 voix différentes dans une période de 1,108 secondes, des ondes sinusoidales de coton, l'algorithme est réussi ? Je ne sais pas.



Blow Ups - Spores, Pollen, and Pollutants, Kysa Johnson
March 11 - June 10, 2007
Une nouvelle version du pointillisme par Kysa Johnson (Illinois, 1974), pour ce tableau baptisé Blow up 79. Il est inspiré de celui de Georges Innes, un paysage de la rivière du Delaware. En s'approchant de plus près, l'artiste a grisé ses points comme des sortes de molécules polluantes : propame, méthane, éthane, benzène... tous présents dans le Deleware actuellement ! Une démarche créative qui pourrait bien être reprise par un certain parti politique ! A voir !!!
Pour info, elle a été récompensée par la NYFA (New York Foundation for the Arts). Elle vit à Brooklyn.




Tekrar, David Abir
March 11 - August 12, 2007
Entrez dans la 4ème dimension : une sculpture carrée toute blanche avec une grand entrée : c'est en fait une oreille humaine qui transmet un son de l'intérieur (la 5ème symphonie de Gustave Malheur). Il conjugue la mélancolie avec le modernisme. Expérience intéressante, et photo très originale, on dirait une couverture pour un magazine de mode ! A voir et à vivre !!! (Le détail est sur le site du musée : http://www.aldrichart.org/). David Abir est né à Philadelphie, vit et travaille à NY, c'est un compositeur, sculpteur sonore.







Tuesday, May 8, 2007

Global feminisms

Global Feminisms (exposition interdite aux mineurs...)
March 23–July 1, 2007
Elizabeth A. Sackler Center for Feminist Art and Morris A. and Meyer Schapiro Wing,

4th Floor
Brooklyn Museum

La première exposition internationale consacrée à l'art féminin de 1990 à nos jours, 80 femmes artistes du monde entier : scultpures, photos, films, video, installations et performances... De 1990 à nos jours. 4 thèmes largement exploités : Life cycle, Identity, Politics, Motion, souvent à travers la provocation et la violence... on n'en ressort pas indemne !
Inutile de parler de la muséographie (pour la première fois pas terrible, couloirs étroits, grandes surfaces et peu de recul).



Ingrid MWANGI (du Kenya, née en 1975) : deux superbes photos présentant l'Afrique et l'Allemagne sur deux ventres de femmes, travail d'ombres entre le "colonisateur" et le "colonisé". Static Drift, 2001. Two chromogenic prints mounted on aluminum, edition of 5. Heather and Tony Podesta Collection, Falls Church, Virginia. (Photo: Courtesy of Galerie Anne de Villepoix, Paris)

Tracey ROSE (artiste Sud-africaine, 1974), Venus Baartman, 200, Lambda print, 47 x 47” (119.4 x 119.4 cm). Hommage à Sara Baartman, une femme noire Sud Africaine exhibée à travers toute l'Europe à la fin du 19ème siècle comme bête de foire (sans compter les nombreuses expérimentations postmortem en Angleterre et en France). Plus connue sous le nom de "Venus Hottentote" (symbole de luttre contre la mentalité exclavagiste), elle bénéficie aujourd'hui d'une sépulture, une rue à NY porterait son nom.
Ne manquez pas sa vidéo dans la conférence de presse ! http://www.brooklynmuseum.org/exhibitions/global_feminisms/artist_talk.php?artist=tracey_rose


Jenny Saville, Untitled (Study), 2004, Oil on watercolor paper, 59 3/4 x 47 3/4” (152 x 121.5 cm) Private collection, courtesy of Gagosian Gallery, New York


Jenny SAVILLE, anglaise de 37 ans, conuue pour ses grands tableaux de femmes fortes, et apercue à la galerie Gagosian ! La posture du corps de cette femme est masculine, avec deux sexes d'hommes.




Ghada Amer, Checkers, 2006,
Embroidery on canvas, 79 x 66” (200.7 x 167.6 cm)
Courtesy of Ghada Amer and Gagosian Gallery

Ghada AMER, artiste égyptienne, continue dans l'érotisme. Elle tisse sur des toiles des dessins érotiques, et sur des coussins brodés dorés une encyclopédie du plaisir...







ARAHMAIANI, Display Case (Etalase), 1994–2007, Display case with photograph, Buddha icon, the Qur’an,
Coca-Cola bottle, fan, Patkwa mirror, drum, box of sand, and condoms, 37 3/8 x 57 5/8 x 25 3/4” (95 x 146.5 x 65.5 cm). Installation view of the artist’s solo exhibition Sex, Religion, and Coca-Cola at Oncor Studio, Jakarta, 1994, Lent by the artist

ARAHAMAIANI (1961) est une artiste indonésienne qui affronte l'intolérance et les interprétations militantes de l'Islam. Partagée entre un père érudit musulman et une mère de Java, elle critique l'adoration de tous les symboles : dans sa vitrine "Etalase", elle expose un livre du Coran face à une bouteille de coca, un préservatif, etc.

Tania BRUGUERA (Cuban, b. 1968). Statistic (Estadistica), 1996. Textile, human hair of anonymous Cubans, thread, and fabric. Private collection, New York
Le drapeau cubain a été confectionné avec l'aide de la population cubaine (et aussi avec leurs cheveux !), symbole du rôle des femmes durant la guerre d'independance de Cuba (1868-1878).






KARA WALKER

Scene #26, from the Emancipation Approximation series,
2000 Silkscreen print, edition of 20, each 44 x 34” (111.8 x 86.4 cm)
Sikkema Jenkins & Co., New York
Elle enseigne à l'Université Columbia. A déjà exposé au Withney, Moma... Ses thèmes tournent autour de l'identité, des races, de la sexualité, de l'histoire du peuple afro-américain.





Le tour du monde continue plus violent et plus trash, mais pas d'illustrations pour :
Parastou FOROUHAR (d'origine iranienne, née en 1962) : papier paint appelé "1000 et jour": scènes de tortures, de femmes en burqas torturées et tuées.
Sigalit LANDAU, israélienne de 38 ans, faisant du oula hop en fil barbelé pendant 2 interminables minutes....
Ryoko SUZUKI (Japon, née en 1970), qui se lacère le visage ensanglanté,
Pricilla MONGE, 39 ans, du Costa Rica, a bâti une espèce de cellule aux murs, sol et plafond blancs baptisée : "salle d'isolement et d'interdiction" (remplie services hygiéniques)
and so on...

Alors que la féminisme est toujours sur la scène de l'actualité internationale, est-il nécessaire de choquer les consciences pour faire avancer les choses, et par-là même ètre reconnue ? L'art est-il le médium de idéal pour faire passer ce genre de message ?

Photo: © Aislinn Weidele for Polshek Partnership Architects

Plus calme, "The dinner Party" (1974-1979), par Judy Chicago, représentation célèbre de l'art féministe des années 70. Un banquet cérémonial, disposé en triangle avec 39 places assises pour commémorer l'importance des femmes dans l'histoire. (Mix-média : céramique, textile et porcelaine). Le nom de 999 femmes sont inscrits sur le sol en lettres d'or (c'est un pu froid...)
Après avoir voyagé, cette oeuvre gigantesque s'installe définitivement au Brooklyn Museum grâce à la générosité d'Elizabeth A. Sackler Foundation.