Sunday, December 16, 2007

Contemporary cutting edge

Contemporary cutting edge, pleasure of collecting, part III
Bruce Museum
One Museum Drive
Greenwich
http://www.brucemuseum.org/


Ca commence par "Je voudrais vous parler de la dernière exposition que j'ai vue, et qui était fantastique !" A ce moment là, les têtes se baissent, on laisse passer la longue tirade...
Et pourtant c'était bien le cas dans ce petit musée "bijou" du Bruce Museum. Un vrai festival d'art contemporain, bref d'un échantillon de tout ce que les grands noms de l'art contemporain comptent aujourd'hui. Une collection ultra-privée (tous propriétaires dans le connecticut), représentés grâce à Lehman Brothers.


Ca commence par Andy Warhol (Mona Lisa en bleu) et Saul Steinbert... puis le peintre anglais David OKNEY : Outpast Drive, Hollwood, un tableau peint en 1980, qui représente les collines de Los Angeles avec une perspective suprenante et des couleurs empruntées à Matisse et Picasso. Les virages n'en finissent pas, tout comme les symphonies de Wagner dont il est passionné.

Place à Sol LEWITT, artiste conceptuel américain mort en 2007 pour 2 oeuvres totalement différentes. La 1ère, réalisée en 1978, présente une sorte de mur de photo polaroïds (cf article Pat Kurs pour le côté vintage). La 2ème est plus connue : Modular Open cube, une sorte de maquette en bois, l'idée est intéressante. Sa côte a déjà du monter !

Jean-Michel Basquiat est aussi présent. Celui qui avait vendu des cartes postales à Andy Warhol dans le métro se retrouve accroché dans un musée avec pour signature, sa fameuse couronne.

Pas d'images ? Aucune de ses oeuvres (précises) n'est trouvable sur internet, achat ancien, pas de passage par une gallerie, private collection oblige....











Le détenteur de cette arraignée de Louise Bourgeois soit être heureux car tout le monde attend avec impatience son exposition prévue à la Tate Gallery très bientôt... Le symbole féminin de l'arraignée est toujours présent, elle aurait même été désignée pour aider à guérir du Sida...






Place à la couleur avec Joan Mitchell, (Chord VII, 1987, oil on canvas, private collection)










On laisse les magnifiques dessins sur papier et huile de
Cy TWOMBLY
(Formian Dreams and Actually, 1982)

et de Gerhard RICHTER,

pour se diriger
vers Georgia, le portrait extraordinaire
de Chuck CLOSE réalisé en 1984. Tout est réalisé sur une grille, point par point, un travail de patience énorme pour cet artiste américain handicapé.

























Les animaux sont largement représentés. Stop sur le mouton dans le formol de Damien HIRST. Des explications s'imposent. Il est vrai que l'artiste a travaillé dans une morgue, il est vrai qu'il fait partie du mouvement YBA (Young British Artist), il est vrai qu'il est le chouchou de Bernard Arnault, et qu'il fait la vedette actuellement sur Park Avenue.



On trouve aussi un chien empaillé (Cheap to feed) de Maurizio Cattelan, et une photographie d'un cow-boy avec son cheval, style Marlboro de Richard Prince.





Le thème de la mort est aussi très présent avec la sculpture enfermée dans cette énorme vitrine en bois et verre. Death of Marat représente un autoportrait de l'artiste, Gavin TURK. Un petit trou au bout du cercueil laisse entrevoir les attributs personnels du personnage en cire plus vrai que nature.








Virage à gauche où Kiki SMITH n'aurait pas laissé de mode d'emploi pour reconstituer cette sculpture, la Daisy-Chain (1992-93). Aurait-elle pris la grosse tête depuis son exposition au Withney museum ?









Le foetus de Ron Mueck
(Brooklyn Museum) semble caché en hauteur : de peur d'effrayer les jeunes visiteurs. Finalement, on les préfère gigantesques ou minuscules les sculptures de cire de Ron Mueck ?






En tous les cas, les deux femmes sur la photo de Vanessa BEECROFT n'ont pas l'air heureuses de manger. Même si elle prend ses photos sur des instants présents, celui-ci semble froid et sans saveur.



Portrait de Susan au Marty's, 1988. Kent Bellows, phtotographe américain (1949-2005).








Flash sur la Bridal Super Nova de E.V. Day, une artiste américaine qui a beaucoup fait parler d'elle à la dernière biennale de Venise. Son effet est réussi, la mariée explose dans sa cage. Bon courage à sa femme de ménage pour entrenir cette oeuvre. (Même problème pour Petah COYNE, avec ses colliers de perle collés dans le plâtre).
Le skate de Jeff Koons passe totalement inaperçu dans un coin du musée (pas sa dernière vente à Sotheby's, un énorme coeur pour... dollars). Les cerises de Takashi Murakami, 2005 ont toujours l'air apétisantes,
les sushis de Mahomi Kunikata (2006) aussi.




Impossible après cela de réaliser la posture du Sphinx (Fortuna) de Marc QUINN.















Pour finir, inutile de s'arrêter trop longtemps devant le vase de Grayson PERRY
(He comes not in Triumph). Les scènes macabres sont le reflet de son enfance difficile (père abusif). A l'occasion de la remise du prix Turner , Grayson (alors bi-sexuel) s'était habillé en femme.
Grayson Perry, He Comes Not in Triumph, glazed ceramic , 20 7/8 x 11 3/4 inches (American). www.seavestcollection.org



Hilary HARKNESS, artiste américaine, 1971, université de Californie, vit à NY.












Laurie SIMMONS (aussi vue à la Japan Society) présente une photographie digne d'une publicité de Chantale Thomas. Après avoir réalisé le montage des deux photos et des maquettes, elle fait ressortir la femme aux cheveux courts assise, ou plutot suspendue ?!




Eva Hesse, artiste américaine d'origine allemande, morte trop tôt sans doute. Faisant place au mythe aujourd'hui (et à la flambée des prix de ses oeuvres).










Moteur ! 6 minutes de vidéo, réflexion philosophique sur Pascal et Rousseau. Et présentation de 6 bronzes : Pascal, Rousseau, Anthia Sexguttata, Dread et Cow. Joshua Mosley, est un artiste américain et professeur de philosophie, né en 1974. Cette collection est présentée par Jennifer Blei Stockman, qui vient juste de l'acquérir, et qui ne l'a pas encore suspendu chez elle..





Liste des peintres présentés :

  1. 1- Jim Dine (américan, 1935 ),
    2- James Rosenquist (américan, 1933)
    3- Eva Hesse (américain, 1936 - 1970)
    4- Neil Jenney (américain, 1945-)
    5- Sol Lewitt (américain, 1928-2007),
    6- Andy Warhol ( américan, 1928-1987)
    7- Saul Steinberg (américan, 1914-1999)
    8- Davide Hockney (british, 1937- )
    9- Jean-Michel Basquiat (américain, 1960-1988)
    10- Cy Twombly (américan, 1928-)
    11- Chuck Close (américain, 1940- )
    12- Gerhard Richter (german, 1932-)
    13- Jasper Johns (américain, 1930-)
    14- Roy Lichtenstein (américain, 1923-1997)
    16- Joan Mitchell (américain, 1925-1992)
    17- Kent Bellows (américain, 1949-2005)
    18- Ed Ruscha (américain, 1937-)
    19- Kiki Smith (américain, 1954-)
    20- Damien Hirst (British, 1965-)
    21- Louise Bourgeois (French/américain, 1991- )
    22- Maurizio Cattelan (italian, 1960-)
    23- Richard Prince (américain, 1949- )
    24- Gavin Turk (British, 1967-)
    26- Nicolas Africano (américain, 1948-)
    27- Petah Coyne (américain, 1953)
    28- Ron Mueck (British/australian, 1958- )
    29- Vanessa Beecroft (italian, 1969-)
    30- Grayson Perry (British, 1960-)
    31- Laurie Simmons (américain, 1949-)
    32- E.V. Day (américain, 1967-)
    33- Takashi Murakami (Japanese, 1962-)
    34- Hilary Harkness (américain, 1971-)
    35- Marc Quinn (british, 1964-)
    36- Jeff Koons (américain, 1955-)
    37- Mahomi Kunikata (japanese, 1979-)
    38- Sarah Lucas (British, 1962-)
    39- Christian Marclay (américain, 1955-)
    40- Joshua Mosley (américain, 1974-)


Saturday, December 8, 2007

Making a japan Home !

Japan Society
333 East 47th street
www.japanso
ciety.org
Crée en 1907, la Japan Society a toujours favorisé les rapports entre américains et
japonais. Dans les années 20, elle travailla avec des groupes internationaux, comme le Carnegie Endowment. Elle ferma ses portes en 1941, puis réouvrit en 1952 grâce à l'appui du Président John D. Rockfeller 3rd et du directeur exécutif Douglas Overton. Elle propose aujourd'hui un grand auditorium, une bibliothèque, une galerie... une ouverture sur la culture japonaise. Et fete ses 100 ans.

Making a home
Through January 13th

Eric Shiner, curator indépendant spécialisé dans l'art contem
porain japonais, propose d'exposer une série de 33 artistes japonais vivant à NY, avec un sujet commun : Making a home. Peintre, photographe, sculpteur, réalisateur... toutes disciplines artistiques confondues se sont prêtés au jeu. En voici un échantillon... Première mission : écrire correctement le nom des artistes. Deuxième : décoder les cultures. En bref, on retient surtout les images. Let's try.


Yoko Ono (1937) : pas besoin de présenter la grande dame.
Après avoir
reçu l'award de la prestigieuse International Association of Art Critics USA en 2001 pour la meilleure exposition de musée organisée à NY, puis une récompense à la Japan Society en 2005, elle propose aujourd'hui trois oeuvres dans le hall du bâtiment. Le premier est un immense tableau baptisé : My mummy is beautiful sur lequel les visiteurs proposent leurs commentaires à l'aide d'un feutre. Le 2ème est un Wish Tree (1996) sur lequel sont suspendus des petits cartons (voeux écrits par les visiteurs). Le 3ème est un Hole to see the sky through dans une petite carte beige. Yoko Ono est une artiste conceptuelle.


Yoshiaki Kaihatsu : (Happo-En in NY) est une tea house en polystyrène, avec des lumières fluorescentes, du bois en contre-plaqué, et une toute petite télé ! Elle ressemble étrangement au style de Louise Nevelson (couleur blanche, éléments de récupération). L'artiste, âgé d'une quarantaine d'années et très connu dans le milieu artistique, a le soucis des matériaux recyclés... Installation view of Making a Home: Japanese Contemporary Artists in New York at Japan Society. Foreground: Yoshiaki Kaihatsu .“Happo-En in NY 2007,” (2007) ; Background: United Bamboo. “Spring/Summer 2008.” United Bamboo Collection (2007). Photo: Richard P. Goodbody


Nobuho Nagasawa est préocuppé par la "private memory of past and present". Le sable de son sablier ne peut s'écouler, il est tout simplement bouché au milieu. Quant à la chaise à bascule en fer, elle change de couleur en fonction de la musique proposée. Nobuho Nagasawa
Bodywaves, 2007



L'atmosphère de Momoyo Torimitsu paraît très commune. Il a décoré un hall de réception de bureaux à l'européenne. Plafonds bas, murs de dalles en linoléum, comptoir de réception, et vidéo d'un cadre exténué par ses interminables heures de travail, un "salary man" japonais ou "Miyata-san". Pearl Albino at desk posing forMomoyo's installation in "Making a home". Note faux tiles and super expensive corporate desk.
http://aronnamenwirth.blogspot.com/2007/10/
momoyo-torimitsu-at-japan-society.html

Noriko Shinohara (née en 1953 et a déménagé en 1972 à NY). Elle expose ses boîtes de bouteilles de vin en carton surprenantes. Les 2 faces sont différentes. D'un côté, une décoration artistique, de l'autre, des extraits de sa vie privée sous forme de bande dessinée, éxécutés à la peinture, avec un héro : Cutie. Ils résument un moment difficile de sa vie, où elle achetait des boîtes de vin à l'aéroport de Buenos Aires pour rejoindre son conjoint alcoolique. http://now.g-now.com/images/N.S-SNAP.jpg
Cutie's 3 Wine-Bo
ttle Box, oil on corrugated cardboard, 10 x 3 1/2 x 14 inc, collection of the artist.

Image du refuge d'Emiko Kasahara (1963), réqlisé to
ut en bas de nylon. Pénétrer à l'intérieur et entendre les voix personnes au milieu de tous ces seins et tous ces sons... parait engoissant. Au fait, est-ce un homme ou une femme ? Réponse : Une femme très provocatrice. Pas d'image de la maison de sheer pour le moment, désolée.
Sheer, 2007, Nylon stocking on polyethylene, wood, recorded voices, 84x14 1/2 x 47 1/2 in, collection of the artist


Entrez dans l'univers de Yumi Kori (1960) et laissez-vous aller...
Shinkai, Ice cultural Fondation, NY,
nov-dec 2006, installation by Yumi Kori, sound by Bernhard Gal
Et maintenant dans la chambre rose de Mgumi Akiyoshi (1972)...
Flower gallery, 1999. Frames, acrylic paint, plywood, card board, transparent sheet.


Ou bien dans le studio reconstitué par l'artiste en grandeur nature par Saturu Eguchi
Studio, 2007, Cardboard, paper, paper clay, wood, paint, glue, acetate, 9feet 5 in. x 11 ft 3 1/2 in x 19 ft 5 1/2 in. collection of the art
ist. http://aronnamenwirth.blogspot.com/2007/10/momoyo-torimitsu-at-japan-society.html


Norito Ambe (1967) est une artiste connue puisqu'elle a déjà exposé au Whitney Museum (et détient de nombreux prix "flat Globe"). Tout le monde aime le papier, et la manière dont il le traite.
Sculpaper 1, 2006
(detail), 2006, Cuts on Housho-shi paper, pedestal, 16 x 48 x 72 inches, 40.6 x 121.9 x 182.9 cm


Mayumi Terada (1958) a exposé pour la première fois à NY au mois d'avril 2007 (6 ans après son arrivée à NY). Elle photographie à l'intérieur de toutes petites boites à poupées, et simule des scènes et des éclairages magnifiques. Quelle minutie !
SOFA 010901, 2001, Robert Miller Gallery.


Belle exposition à la Japan Society (qui n'a rien de japonisant, à part ses toilettes chauffantes), et ses artistes jeunes, qui montrent un bon échantillon de l'art contemporain japonais, (= qui nécessite un petit travail de décodage, Merci Susan !).

Wednesday, December 5, 2007

Rencontre avec Jean-Michel Berts de jour et en couleurs !

Light of New-York
Du 6 décembre 2007 au 6 février 2008
Galerie Sous-les-Etoiles
560 Broadway #205

New-York, NY 10012
souslesetoilesgallery.net


Jean-Michel Berts expose pour la première fois " Light of New York" à partir du 6 décembre.
Times Square en noir et blanc, l’Empire State dans la brume, le Flat Iron désert. New-York semble devenue une ville fantôme. Jean-Michel Berts prend les photos au petit matin. L’éclairage et les contrastes en noir et blanc sont saisissants, la ville est nostalgique et surnaturelle. Le secret de Jean-Michel Berts ? L’utilisation de la vieille méthod
e de « zone system » d’Ansel Adams. Un temps d’exposition très long (9 secondes à 10 minutes), une surexposition des négatifs, une chambre Norma et un film Kodak qui n’est plus commercialisé. La prise de vue est unique.

Le photographe est amoureux des villes, il cherche à faire ressortir leur diversité culturelle. A Paris, Londres, Berlin ou à New-York, le spectateur redécouvre certains quartiers, et ne reste pas insensible à la photographie prise à hauteur d’œil.

Jean-Michel Berts a réalisé de nombreuses expositions, dont la dernière à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris en septembre et octobre 2007. Démarche artistique et citoyenne, l’artiste met en avant l’architecture comme le reflet d’une civilisation. Il a également publié l’intégralité de ses photos sur « la lumière de Paris », puis « la lumière de New York » aux Editions Assouline. Et pour les passionnés de photo, la galerie Sous les Etoiles propose un portfolio en édition limitée dont les tirages ont été réalisés avec des encres au charbon.

Vernissage jeudi 6 décembre à 18 heures en présence de l’artiste.


Saturday, November 24, 2007

Le musée du Queens et la maison de Louis Amstrong

Queens Museum of Art
New York City Building
Flushing Meadows Corona Park
Queens, NY 11368
http://www.queensmuseum.org

1939 West facade, Queens Museum of Art

Le New York City Building qui abrite le musée du Queens, a été construit à l’occasion de la World Fair de 1939. Dessiné par l’architecte Aymer Embury III (élève de Robert Moses, il a également fait le Central Park Zoo et le Tri-borough bridge), le bâtiment immense avait pour thème : « the World of Tomorrow ». Le résultat semble être une ironie de l’histoire, il est de style moderne très classique, avec des colonnes blanches. Actuellement, il fait encore l'object de plans de rénovations et de discussions, et s’appelle : Flushing Meadows Corona Park. Il regroupe le musée, une patinoire, une piste de rollers…

Quelques années avant, l’ONU s'y est installée (et y a pris deux décisions importantes : la création de l’Unicef et la partition de la Palestine). Puis le batiment a été encore le centre de la World Fair de 1964 grace à son extraordinaire panorama : une maquette de 9,335 square feet (14.000 visiteurs par jour) conçue par Robert Moses et réalisée par le cabinet Raymond Lesler Associates (une centaine de personnes ont travaillé dessus pendant 3 ans).
Downtown
Manhattan, Queens Museum of Art


Generation 1.5

Generation 1.5 est une exposition de 8 artistes qui ont émigré dans un pays pendant leur enfance, souvent entre 12 et 18 ans. Ni adultes, ni américains, ces personnes se sont intégrées dans leur pays à cause de la langue (vite apprise), de la culture (vite assimilée). Mais la plupart du temps, il leur est difficile d’avoir un regard critique sur leur pays d’origine, comme il est difficile d’en adopter complètement un. Alors ils vivent ces cultures de l’intérieur, acceptent leur exile, et s’en imprègnent pour exprimer leurs qualités artistiques. Ellen Havey est une artiste née en Angleterre qui a déménagé dans le Milwaukee (Wisconsin) quand elle était adolescente. A Whitney for the Withney at Philip Morris/Altria or I Can Be American Visionary Too ! (2003) est une compilation de copies d'oeuvres d'art sélectionnées dans le catalogue du Withney à une échelle très petite. L'artiste y présente tous les peintres, sculpteurs... (ex: Warhol, d'origine polonaise, Mondrian, dutch, Rothko, Hooper... qui ont émigrés aux EU. Ses mini-copies sont très belles, on comprend d'ailleurs pourquoi les copies ont autant de succès que les originaux ! Seher Shah, elle, a réalisé des dessins à l’encre où le travail de perspective est important. Elle utilise des thèmes du Coran (Jehad Pop Progression) dans lequel on ne trouve pas du tout de relief, et combine sa "west technique" avec ses propres "struggles" internes.

Yue Minjun
Derrière les sourires de ses personnages, se cache l’artiste Yue Minjun, né en 1962 en Chine. Alors qu’il reproduit son propre visage à l’infini avec une dentition parfaite, façon « ultra-bright », il n’hésite pas à mélanger les couleurs claires (rose, bleu ciel) et froides, les situations et ses personnages. Tantôt avec plusieurs sortes de chapeaux, tantôt en statues de bronze, gardiens de la tombe de l’Empereur de Chine. Yue Minjun est un artiste d’avant-garde plus particulièrement « cyrinical realist ». Et bien qu’il s’en défende, il n’hésite pas à accentuer le sourire de ses hommes chinois, des « symbolic smiles » pour mieux se moquer du monde. Les personnages mangent l'environnement ! La Chine dévore le monde ! Il va à l'encontre des origines de la peinture chinoise : paysages souvent monochromes. Ses personnages sont reproduits à l'infini, une sorte de "pattern book". On ne voit jamais leurs yeux. Même le militaire n'a pas l'air sérieux, on dirait un personnage de dessin annimé. A noter, Son tableau, Execution, 1995, a remporté un grand succès : 5,9 millions de dollars !
Lady Liberty, Yue Minjun, Queens Museum of Art


Louis Amstrong House
34-56 107th Street
(718) 478-8274

Tout prés du musée du Queens, se trouve la maison de Louis Amstrong, le célèbre chanteur de jazz américain. Ouverte au public depuis 2003, elle est restée à l’identique, c'est-à-dire, après que sa quatrième et dernière femme soit morte. Un musée est en construction en face de la maison. Bien que n’ayant jamais eu d’enfant avec ses quatre femmes, le musicien souhaita vivement la création d’une fondation pour l’éducation musicale des enfants défavorisés. (Ses archives ont été léguées au Queens College de la City Universi
The Louis Armstrong House Museum in Corona, Queens
ty de NY).


La maison est en briques rouges, étroite, toute en hauteur, aux dimensions européennes. Des portraits de l’artiste et de sa femme Lucille (ancienne danseuse dans un Cotton Club) sont accrochés dans le salon, les rideaux sont fermés, les bibelots encore en place. La cuisine est laquée bleue turquoise comme sa cadillac (frigidaire Subzéro d’époque, un style très moderne), les robinets de la salle de bain sont en or 24k, les papiers peints de la guest room sont psychédéliques, et les dressings de la chambre sont immenses, on trouve encore ses fameux sachets de Swiss Kiss (laxatif suisse) trainer ça et là. Dans le bureau tout en bois de l’artiste figure une caricature réalisée par Tony Benett, des bandes d’enregistrement sonores, des notes personnelles achevées par « SALL » (That’s all).




Surnommé Satchmo en 1932 par Percy Brooks un journaliste, ce nom fait référence à Suchamouth, la forme de sa bouche en forme de sacoche, (qui ressemblait à une embouchure de trompette). Ses nombreux succès (Stardust, Hello Dolly, What a wonderful world…) ainsi qu’un problème labial, l’ont entrainé vers la chanson. Il était en concert environ 300 jours par an. Boulimique de travail et perfectionniste en musique, rien ne lui échappait, excepté sa propre date de naissance. (Il croyait être né le 4 juillet 1900, alors qu’il était né le 4 aout 1901). Né dans un quartier pauvre de la Nouvelle Orléans, il fut abandonné par son père très jeune et placé dans un foyer. Il y apprit à jouer du cornet à pistons grâce à une famille juive d’origine russe qui lui avait prêté de l’argent. C’est la raison pour laquelle, Louis Amstrong, baptisé catholique, gardait sur lui une étoile de David. Malgré de nombreux problèmes de santé, il continua de jouer jusqu'à sa mort, et fut enterré dans le cimetière de Flushing à NY.
Photo : lmny

La visite se termine par la boutique (ancien garage) ou vous rencontrerez surement sa voisine, âgée de plus de 80 ans, qui vous confirmera les côtés chaleureux et généreux du musicien ainsi que la présence d’autres artistes de jazz (comme Ella Fitzgerald) dans le quartier d’Astoria.


Saturday, November 17, 2007

Petite leçon d'art de Lesyley Heller

Lesley Heller Gallery
30 East 92nd street (between 5th & Madison)
, 3rd floor
www.lesleyheller.com


Nancy Haynes, Pinkney Herbe
rt, Sharon Lawless, Janet Nolan, Barry Ledoux




Bienvenue dans la galerie de Lesley Heller, située dans une charmante townhouse sur la 92ème rue. N'ayez pas peur de monter les 3 étages à pieds (comme à Paris), vous serez récompensé dès le pallier. Expulsion (2005), un grand tableau de Pinkey Herbert suspendu dans le couloir, la visite commence déjà. Jaune, rouge, bleu, les flammes jaillissent, un véritable feu d'artifice.
Expulsion, 2005, 67" x 52", Oil on canvas Tether, 2007, 42" x 77", Oil on canvas




Tether, 2007, 42" x 77", Oil on canvas

Pinkey Herbert est un peintre âgé d'une cinquntaine d'années, il a enseigné dans plusieurs universités : Menphis, Tenessee, Helsinki, Pendland School of Arts. Il dirige le Marshall Arts studio & gallery à Menphis. Cet artiste a gagné de nombreux prix, et a beaucoup voyagé. Sa peinture figurative ne laisse pas insensible. Liberté, énergie, vitalité, mouvement, et aussi sensualité caractérisent les tableaux accrochés dans la première salle. Subtile mélange de pastels et de peinture à l'huile, les couleurs sont vives, le style abstrait et pourtant attachant.
Pinkey Herbert peint avec ses doigts, avec son corps, l'émotion est intense, on se sent happé par la force du trait, et les contrastes
: "this is powerful". Pinkey Herbert dit qu'il "loose herself" quand il peint, un peu comme Asher Durand !
N'oubliez pas de demander de voir les pastels de fleurs, conservés dans un carton de la galerie, ils sont magnifiques : hyper-réalisme, naturalisme, précision du trait, aspect velours, couleurs chaudes, sensuelles, et sexuelles.

Flower Series I, 2007
, 41.5" x 29.5", Pastel on paper




Nancy Haynes
Edge Condition, 2006, 60" X 84", Oil on linen
Née en 1947 dans le Connecticut, Nancy vit à Brooklyn, elle est une artiste connue. On trouve ses tableaux dans les musées new-yorkais (Withney, Moma, Met)... Le prix est forcément différent des quatre autres artistes. En choisissant ces tableaux, elle montre qu'il est possible de mettre en avant le style minimaliste abstrait. Elle joue avec les pigments des couleurs primaires, construit et déconstruit ses toiles, créant ainsi des sensations d'illusion, de joie, de lumière. En introduisant des couleurs phosporescentes, elle crée des contrastes intéressants. Selon elle, "le pigment est lumineux". Mais pourquoi donc le fait-elle à l'intérieur de "frames", serait-ce pour transposer une éducation issue d'une famille militaire ?

Sharon Lawless
Sharon Lawless connecte des images (photographies, dessins techniques ou diagrammes) les uns aux autres. Elle montre qu'elle exerce un controle total sur ces morceaux de papiers. Le résultat est surprenant. Le collage ressemble un peu à lagrande toile du web, une sorte google qui cherche à établir des liens alors qu'ils n'en ont pas.

Shark Lizard Rabbit, 2007
49.5" x 115" overall 3 sections 49.5" x 37" each Collage on paper



Janet Nolan
Cancan Installation, 2006, 9 x 21.5 x 2 feet, Mixed media assemblage
Cette artiste américaine collectionne les bouchons et les couvercles de boîtes qu'elle transforme en sculptures. A vrai dire, transformer les objets de tous les jours (parapluies, gants, poignée de bouteilles) en art est le défi que Janet Nolan s'est posé il y a bien longtemps déjà. La plupart du temps, elle n'a pas d'idée précise de ce qu'elle va fabriquer. A la fois intuitive et systématique, elle emploie la symétrie et la répétition pour faire référence à la nature, tout simplement. Transformer les objets usagers ordinaires en art, parler de la culture américaine à travers les choses qu'on achète, n'est-ce pas du pop art contemporain, bref un clin d'oeil à Andy Warrhol ?

Barry Ledoux
9 Conceits, 2007, 20" x 13", Bead blasted stainless steel and copper
Barry Ledoux est un sculpteur discret et poète. Tout comme Nancy Haynes, il aime travailler avec les pigments, mais ici : bruts ! Alors attention à ne passer trop près de la sculpture, vous risqueriez de garder quelques traces de poudre rouge. Pour lui, l'art devient sujet lorsqu'il est abstrait. Et dans ses formes étranges en cuivre encadrées dans des blocs de graphite, il crée une sorte des sons indiens "Ma, Pa, Da"... Tout un poème !


Fin de la visite, et fin de la "leçon" d'art contemporain. L'accrochage et la muséographie sont parfaites. Le spectateur repart le coeur légé, (comme au musée), avec le sentiment d'avoir appris quelque chose, et surtout la possiblité de pouvoir acquérir un morceau de ses rêves.
Pour les autres, Leslie leur offre une vidéo surlaquelle elle laisse la parole aux artistes. Laissez-vous guider : http://www.lesleyheller.com/
Imaginez si, à l'époque, Jean Clair avait fait la même chose !

Tuesday, November 13, 2007

Petite leçon d'histoire de l'art

National Academy Museum & School of Art
1083 Fith Avenue at 89 Street
NY 10128
http://www.nationalacademy.org/

Fondée en 1825 sous le nom de National Academy of Design, La National Academy regroupe trois entités : le musée, l’école d’art et les académiciens. Son objectif est : « promote the fine arts in America through insctruction and exhibition ». Ses fondateurs : Asher B. Durand, Samuel F. B. Morse, Thomas Cole.

Située sur la 5ème Avenue, le bâtiment est une superbe manshion léguée par Archer Milton Huntington (1870-1955), marié à Anna Hyatt Hutington, sculpteur (1876-1973). Un bâtiment refait plusieurs fois, les tapisseries pourraient être d'époque tant elles paraissent à l'image de l'institution : ancienne et poussiéreuse.
Les Académiciens de la National Academy sont des peintres,
sculpteurs, architectes souvent très connus, du 19ème siècle à nos jours. Ils ont été élus par leurs pairs (ex : Albert Bierstadt, Frederic E. Church, Thomas Eakins, Wislow Homer, John Singer Sargent, Chuck Close, Fran Gehry, Jasper Johns, I. M. Pei, Robert Rauschenberg, Louise Bourgeois, Wayne Thiebaud, Andrew Wyeth…
Le musée abrite une collection de 7.000 œuvres, de la Hudson River School à l’abstractionnisme abstrait, souvent des dons d'académiciens. Jusqu’en 1994, chaque artiste remettait un autoportrait… Au 2ème étage, on en trouve deux de William Chase (voir Bruce Museum, mars 2007), celui de Monet peint par Sargent en France est surprenant !

Asher B. Durand (1796-1886), Dean of American Landscape

Asher Brown Durand,
The Morning of Life, 1840
oil on canvas, 49 5/8 x 84 1/8 in.
National Academy Museum, New York
Gift of Mrs. Frederick J. Betts, 1911
(388-P)


L’exposition retrace le talent et l’influence d’Asher Durand sur l’Hudson River School. A l’origine apprenti graveur, il suivit les conseils de son patron, Luman Reed, et se mit à peindre… tout d’abord des portraits. Puis, fortement influencé par Thomas Cole, il se lança dans les paysages. Morning of Life and Evening of Life (both 1840), deux tableaux illustrent d'un coté la campagne à la lumière du jour, de l'autre un paysage à la tombée de la nuit. Les deux tableaux sont de grands formats, avec des personnages qui « racontent une histoire ». Un engouement pour la nature, un état second du peintre, qui, selon la Docent, se disait plus près de Dieu en peignant. Une partie de l’exposition met l’accent sur les qualités de graveur, montre le travail extraordinaire de gravure de l’artiste à partir de toiles existantes, dans des formats de grandes tailles, ainsi que son influence à travers son écriture, son enseignement.

Asher B. Durand, after John Vanderlyn (1775–1852)
Ariadne, 1835
Engraving, 26 1/2 x 34 5/8 inches
National Academy Museum, Gift of Mary Danforth Dodge and Elizabeth Dodge in memory of their grandfather, M. I. Danforth (1986.196)


Durand dirigea la National Academy et la mena vers la professionnalisation durant les années 1840-1850. Il transforma l’Academy en centre d’appréciation, conseil et étude de l’art américain. La publication de ses séries sur les “Letters on Landscape Painting” dans le journal d’art The Crayon en 1855 renforça la réputation de Durand comme Doyen de l’école de la Hudso
n River après la mort de Thomas Cole en 1848. Il aida à la création de la National Academy, et fut son Président de 1845 à 1961. De nombreux artistes furent influencés par ses tableaux, et inversement : Albert Bierstadt, Rembrant Peal, Thomas Hotchkiss James Smillie, Thomas Hill…

Thomas Hill (1829–1908) Yosemite Valley, 1890 Oil on canvas, 55 x 38 inches Gift of Zenas Crane, Collection of Berkshire Museum, Pittsfield, Massachusetts



Enfin, au rez-de-chaussée, une exposition restrospective sur l'abstractionnisme de ces 50 dernières années (la collection de National Academy) : Esteban Vicente, Robert Blackbum, Richard Haas, Dorothea Rockbume, Robert Motherwell...

Stephen Greene
Night, 1982
Oil on canvas
30 1/8 x 30 1/8 inches
National Academy Museum, New York
(1983.8)