Thursday, July 31, 2008

Le chant des sirènes chez Staley Wise

Staley Wise Gallery
Mermaids
Michael Dweck

June 19 - September 6, 2008

560 Broadway NY
www.staleywise.com

Lillian Bassman, Across the Restaurant, Barbara Mullen, Harper's Bazaar, 1949 (Plate 20)

Entrer dans la galerie Staley Wise ressemble à une entrée dans les studio d'Hollywood, une entrée dans la légende de la photographie des stars. Pour moi, le mythe était symbolisé par la photo de Lilian Bassman au grand Véfour. Une femme pleine d'élégance et de grâce dans un des plus grands restaurants de Paris. Pour d'autres, il s'agit des portraits de Marylin par Bert Stern, de Richard Avedon, de David LaChapelle ou Patrick Demarchelier. Rien de mieux que de se laisser tenter un après-midi de fin juillet, où la chaleur est à son comble, que les pieds brulent sur l'asphalte new-yorkaise et que le bruit gronde dans Soho. Du temple de la consommation au temple de la photographie, franchissons le pas...

Murs blancs et bleu turquoise, parquets blancs et plafonds hauts, l'atmosphère est rafraichissante, pas un bruit dans cette galerie. Sur les murs, les photos des sirènes de Michael Dweck, le célèbre photographe de mode américaine. Tantôt photo de mode (fashion, ou cosmétique), tantôt photo artistique, les sirènes nous accueillent à bras ouverts, comme l'Allégorie de Charles Beaudelaire. Elles nagent, elles dansent, elles ondulent, elles séduisent le regard du visiteur. Elles sont d'une sensualité étonnante, parfois masquées par les vagues, comme une surface vitrée. Le mouvement de l'eau corrige leurs maigres imperfections, la lumière renvoie les charmes de ces femmes aux corps de rêve. Pas de vulgarité, pas de voyeurisme, la légende des sirènes est préservée. Quelques clichés en noir et blanc font penser aux images du Grand Bleu de Luc Besson, lorsque le héros s'enfonce dans les abysses. On entend presque la musique d'Eric Serra accompagner l'instant poétique !


Les muses, qui se métamorphosent au rythme des vagues et de la lumiére extérieure (naturelle ou projecteur) ont été photographiées à Long Island, Miami et Weeki Wachee Springs en Floride.
Difficile de donner un âge à Michael Dweck. Il a commencé par les couvertures des grands magazines de mode américaine(Vanity Fair, French Vogue, Esquire). Né à Brooklyn et élevé à Long Island, il étudie au Pratt Institute, et trouve son inspiration sur la pointe de Long Island.
Un brin nostalgique, il met en avant ses photo de surfeurs, tels les cow-boys de
s mers. Il avoue avoir toujours choisi les personnages locaux afin de rester fidèle à la légende de Montauk, même si parfois, on l'accuse de vouloir montrer des femmes aux corps trop partfaits tels des mainnequins. Il dit travailler avec 7 appareils photo autour du cou et 3 part terre. Chacun aurait, selon lui, ses spécificités. Cela lui a permis de rapporter de nombreux prix (40, dont celui du Festival international de publicité à Cannes). Il a pulbié des ouvrages, dont : The End (2004) et Mermaids, publiés en juin 2008. Le prix est à la hauteur de la qualité du travail et de la notoriété du photographe ($18 000 pour certaines).


La galerie a été ouverte en 1981 par Takouhy Wise et Etheleen Staley, elle représente les grands photographes de mode. L'accueil est très chaleureux. La propriétaire très charmante m'invite même à revoir mon rêve en différents formats derrière les murs de l'exposition. Lilian Bassman au milieu des sirènes, un rêve éveillé !
Le rendez-vous est pris à la rentrée avec Patrick Demarchelier.


Photos :
1 - Mermaid 1, 2 - Mermaid 18, 3 - Mermaid 41, 4 - Mermaid 37, @staleywise

Sunday, July 13, 2008

Buckminster Fuller in Chelsea








Sebastian + Barquet
June 11 - August 16, 2008
544w 24street
www.sebastianbarquet.com Starting with the Universe
Cette galerie fait l'écho de la formidable rétrospective de Richard Buckminster Fuller, architecte, designer, philosophe, visionnaire...
au Whitney Museum (http://www.whitn
ey.org/www/buckminster_fuller/about.jsp)
Richard Buckminster était un grand visionnaire,
souvent incompris des autres. Son parcours fut difficile (misère, dépression, faillite) sa reconnaissance tardive. Sa devise : Doing "more with less" coïncide avec celle d'aujourd'hui : rechercher l'efficacité maximum avec un minimum d'effort.
Il est connu grâce au dôme géodésique de Montréal, pavillon américain de l'exposition universelle de 1967 (devenue "biosphère", écosystème et développement durable).
Un an plus tard, "Bucky" obtient le prix de l'American Institute of Architects et 5,3 millions de spectateurs en 6 mois !
Mais aussi de nombreux échecs ! Fuites d'eau, températures élevées en plein été, et un incendie en 1976. Le gouvernement canadien donne alors 17,5 millions de dollars pour renforcer le dôme et développer le site touristique.


La vision globale que proposait Buckminster était bel et bien avant-gardiste. Il souhaitait créer un espace habitable avec un cinquantième des matériaux normalement utilisés (cf un peu comme le défi de Frank Loyd Wright avec Usonia, cf post 06/2007).
La conception du dôme vint après d'autres essais de sphères aux Etats-Unis : coupole d'un restaurant dans le Massachussets en 1952 et Fort dôme en Ilinois en 1953.
Sa vision systémique se complétait avec celle du triangle, forme parfaite, selon lui.
Cette démarche l'entraina dans la conception de plusieurs concepts dont celui de l'"Icosaèdre" (20 faces de triangles équilatéraux), l'Octet Truss, la synergie et synergetics, la Tensegrity (cf sculpture plus bas : interdépendance entre la tension et la compression d'une structure), le Thétrahedron (4 triangles équilatéraux).

La galerie de Chelsea présente des images de ses premières inventions :
- le Dymaxion car, 1933, un véhicule avec des ailes : la voiture de Fantomas !
- le célèbre bateau "Dymaxion rowing shell"; une oeuvre d'art. Mélange de fibres de carbone, d'allumminium et de bois bleu et rouge, il trône dans la galerie, est proposé en série limitée de 100 exemplaires par une galerie de Cincinnati pour la modique somme de 60.000 dollars.



- la Dymaxion Air-ocean world map (1989), qui, une fois pliée, représente une mapemonde d'une dimension de 6 feet par 12 ! ($10.000). (A l'époque; elle fit l'objet d'un brevet).

The Full Projection[TM] Dymaxion Air-Ocean World Map, 1938, Trademark Buckminster, Full Institute, © 1938, 1967 & 1992


La galerie, qui expose habituellement du design, montre 6 sculptures.

Une impression de déjà vu pour Twelve Degree of Freedom (1980, 30,000 dollars), Victor Equilibrum Jitterbug Duo, 1980, (5,000 dollars) ; ou encore Complex of Jitterbugs, 1976 (50,000) qui rappelle étrangement les sculptures d'Olafur Eliasson.






Le portefolio d'époque, propose des sérigraphies de ses inventions les plus célèbres et les dessins au papier calque supperposés donnent une dimension nouvelle à ces objets. Par exemple, le sous-marin apparait en deux dimensions.




Encore un peu d'histoire de Buckminster ? Après avoir été expulsé "faute d'ambition" d'Havard ; après avoir dessiné avec succès une maison en 4D pour l'expo de Chicago (1927) ; après avoir racheté un magazine d'architecture "Shelter" dont il devint le rédacteur en chef pendant 2 ans et malheureusement fermé ; après avoir enseigne au Black Mountain College, exposé au MOMA en 1959, puis fait la une du Time Magazine, il fit des conférences dans le monde entier, et fut également conseiller du gouvernement pour le développement spatial !
Opération réussie pour ces francais installés a Chelsea depuis plus de 2 ans. La galerie gagne en notoriété, et en traffic ; ce jour-là, elle était très fréquentée.


Ramis Barquet
Set n°3
Catarina Lira Perira
Gilberto & Gabriel Colaçao
June 12 - July 11, 2008
532 West 24th street
www.ramisbarquet.com

Habituellement, cette galerie crée en 1987 à Monterrey au Mexique, propose des artistes sud-américains.
L'ouverture d'une seconde galerie dans le Fuller Building en 1996, offrit aux visiteurs la possibilité de pouvoir contempler des artistes mid-career et émerging en plein centre de Manhattan. En 2003, la création d'une troisième galerie à Chelsea donna l'opportunité aux artistes de tous horizons de venir exposer (mix-média, photo, peinture, etc.)

Catarina Lira Perira
est une artiste jeune et déjà connue. Née en 1977 à Bordeaux en France, elle partit vivre au Portugal en 1989. Elle fait l'école des Beaux-Arts à Porto et rencontre à cette occasion son futur mari. Ses tableaux sont de grands formats. Inspirée par les dessins animés mangas des années 80 de son enfance, ses tableaux mélangent plusieurs dimensions ainsi que plusieurs styles : figuratif et abstrait. Les trais monochromes verticaux recouvrent les visages des héros de dessins animés, l'image est cachée, le spectateur essaie de distinguer les trais. Une sorte de Murakami abstrait ! Ses oeuvres sont déjà cotées 6.000 dollars, un bon début pour cette artiste jeune et pleine d'avenir !

Boisson, 2008, acrylic on canvas, 200x200, saatchi galery



Gilberto et Gabriel Colaco
sont deux frères jumeaux artistes portugais aussi. Ils ont fait la meme école des Beaux Arts. Ici, ils partagent des toiles de 2m sur 2, ou le fond est clair la plupart du temps, et les objets pixélisés. Ils jouent sur la perception, l'illusion, et le besoin d'espace. Lequel des deux est son mari ?
Pour voir la vidéo de l'opening : http://youtube.com/watch?v=CQVTbrfb6Eg&feature=related car malheureusement, l'expo est déjà terminée. HW#1, 2006, Alejandra Von Hartz gallery


Mike Weiss Gallery

520 West - 25th Street
Christian Vincent Runyon Canyon
www.mikeweissgallery.com
Si vous avez loupé l'exposition de Christian Vincent (artiste américain né en 1966 en Californie) et vivant à Los Angeles.... Ce n'est pas grave, car nous n'avons pas trop aimé de toute façon ! Sa peinture s'inspire de celle de Baltus : peinture réaliste, narra
tive qui nous place souvent en conflit entre le présent et le passé. ($10.000-$15.000).


DJT Fine Art
213 Tenth Avenue, 24th street
www.djtineArt.com

Welcome to djtfine Art comme l'indique le site web de cette galerie.
Dominic Tagliatella, qui en est le fondateur, s'était tout d'abord installé dans le New Jersey, puis sur Madison Avenue en 1981. Après avoir transféré sa galerie il y a 6 ans environ, il continue de proposer avec toute son équipe des artistes du fameux mouvement Cobra, mais aussi des oeuvres d'artistes très connus : Andy Warhol, Arman (son ami français du groupe des nouveaux réalistes des années 60), Alex Katz, Wesselmann, Haring, Calder, Sol LeWitt, Picasso, Rauschenberg... Et pour attirer le public américain, il a suspendu un tableau de Larry Rivers (d'une valeur de $200.00) à l'entrée de sa galerie de 4.000 sq feet. Sa devise : "to show much good art as possible".
Larry Rivers, Webster, Mixed media on canvas, 1983, 96 x 66 inches
A retenir : 2 artistes :
- Allan d'Arcangelo (1930-1998) : peintre américain, influencé par Fernand Léger, inernationalement reconnu. Grâce à son style Pop art, il mélangea les couleurs les plus vives. Il entra à la galerie Malborough en 1971, réalisa de nombreux murs et finit sa carrière comme Professeur Emérite à la School of Visual Arts et au Brooklyn College. Landscape, acrylic on canvas, 54 x 48 in


- Mark Kostabi, peintre américain et compositeur. Né en 1960 à Los Angeles de parents imigrés estoniens (frère ainé du musicien Paul Kostabi). Arrive à NY en 1982, et devient 2 ans plus tard une figure incontournable du quartier East Village de NY. Puis il se lance aussi dans la production de shows à la TV, et finit par se facher avec de nombreuses personnalités connues (Silverster Stallone, par exemple).