Saturday, November 24, 2007

Le musée du Queens et la maison de Louis Amstrong

Queens Museum of Art
New York City Building
Flushing Meadows Corona Park
Queens, NY 11368
http://www.queensmuseum.org

1939 West facade, Queens Museum of Art

Le New York City Building qui abrite le musée du Queens, a été construit à l’occasion de la World Fair de 1939. Dessiné par l’architecte Aymer Embury III (élève de Robert Moses, il a également fait le Central Park Zoo et le Tri-borough bridge), le bâtiment immense avait pour thème : « the World of Tomorrow ». Le résultat semble être une ironie de l’histoire, il est de style moderne très classique, avec des colonnes blanches. Actuellement, il fait encore l'object de plans de rénovations et de discussions, et s’appelle : Flushing Meadows Corona Park. Il regroupe le musée, une patinoire, une piste de rollers…

Quelques années avant, l’ONU s'y est installée (et y a pris deux décisions importantes : la création de l’Unicef et la partition de la Palestine). Puis le batiment a été encore le centre de la World Fair de 1964 grace à son extraordinaire panorama : une maquette de 9,335 square feet (14.000 visiteurs par jour) conçue par Robert Moses et réalisée par le cabinet Raymond Lesler Associates (une centaine de personnes ont travaillé dessus pendant 3 ans).
Downtown
Manhattan, Queens Museum of Art


Generation 1.5

Generation 1.5 est une exposition de 8 artistes qui ont émigré dans un pays pendant leur enfance, souvent entre 12 et 18 ans. Ni adultes, ni américains, ces personnes se sont intégrées dans leur pays à cause de la langue (vite apprise), de la culture (vite assimilée). Mais la plupart du temps, il leur est difficile d’avoir un regard critique sur leur pays d’origine, comme il est difficile d’en adopter complètement un. Alors ils vivent ces cultures de l’intérieur, acceptent leur exile, et s’en imprègnent pour exprimer leurs qualités artistiques. Ellen Havey est une artiste née en Angleterre qui a déménagé dans le Milwaukee (Wisconsin) quand elle était adolescente. A Whitney for the Withney at Philip Morris/Altria or I Can Be American Visionary Too ! (2003) est une compilation de copies d'oeuvres d'art sélectionnées dans le catalogue du Withney à une échelle très petite. L'artiste y présente tous les peintres, sculpteurs... (ex: Warhol, d'origine polonaise, Mondrian, dutch, Rothko, Hooper... qui ont émigrés aux EU. Ses mini-copies sont très belles, on comprend d'ailleurs pourquoi les copies ont autant de succès que les originaux ! Seher Shah, elle, a réalisé des dessins à l’encre où le travail de perspective est important. Elle utilise des thèmes du Coran (Jehad Pop Progression) dans lequel on ne trouve pas du tout de relief, et combine sa "west technique" avec ses propres "struggles" internes.

Yue Minjun
Derrière les sourires de ses personnages, se cache l’artiste Yue Minjun, né en 1962 en Chine. Alors qu’il reproduit son propre visage à l’infini avec une dentition parfaite, façon « ultra-bright », il n’hésite pas à mélanger les couleurs claires (rose, bleu ciel) et froides, les situations et ses personnages. Tantôt avec plusieurs sortes de chapeaux, tantôt en statues de bronze, gardiens de la tombe de l’Empereur de Chine. Yue Minjun est un artiste d’avant-garde plus particulièrement « cyrinical realist ». Et bien qu’il s’en défende, il n’hésite pas à accentuer le sourire de ses hommes chinois, des « symbolic smiles » pour mieux se moquer du monde. Les personnages mangent l'environnement ! La Chine dévore le monde ! Il va à l'encontre des origines de la peinture chinoise : paysages souvent monochromes. Ses personnages sont reproduits à l'infini, une sorte de "pattern book". On ne voit jamais leurs yeux. Même le militaire n'a pas l'air sérieux, on dirait un personnage de dessin annimé. A noter, Son tableau, Execution, 1995, a remporté un grand succès : 5,9 millions de dollars !
Lady Liberty, Yue Minjun, Queens Museum of Art


Louis Amstrong House
34-56 107th Street
(718) 478-8274

Tout prés du musée du Queens, se trouve la maison de Louis Amstrong, le célèbre chanteur de jazz américain. Ouverte au public depuis 2003, elle est restée à l’identique, c'est-à-dire, après que sa quatrième et dernière femme soit morte. Un musée est en construction en face de la maison. Bien que n’ayant jamais eu d’enfant avec ses quatre femmes, le musicien souhaita vivement la création d’une fondation pour l’éducation musicale des enfants défavorisés. (Ses archives ont été léguées au Queens College de la City Universi
The Louis Armstrong House Museum in Corona, Queens
ty de NY).


La maison est en briques rouges, étroite, toute en hauteur, aux dimensions européennes. Des portraits de l’artiste et de sa femme Lucille (ancienne danseuse dans un Cotton Club) sont accrochés dans le salon, les rideaux sont fermés, les bibelots encore en place. La cuisine est laquée bleue turquoise comme sa cadillac (frigidaire Subzéro d’époque, un style très moderne), les robinets de la salle de bain sont en or 24k, les papiers peints de la guest room sont psychédéliques, et les dressings de la chambre sont immenses, on trouve encore ses fameux sachets de Swiss Kiss (laxatif suisse) trainer ça et là. Dans le bureau tout en bois de l’artiste figure une caricature réalisée par Tony Benett, des bandes d’enregistrement sonores, des notes personnelles achevées par « SALL » (That’s all).




Surnommé Satchmo en 1932 par Percy Brooks un journaliste, ce nom fait référence à Suchamouth, la forme de sa bouche en forme de sacoche, (qui ressemblait à une embouchure de trompette). Ses nombreux succès (Stardust, Hello Dolly, What a wonderful world…) ainsi qu’un problème labial, l’ont entrainé vers la chanson. Il était en concert environ 300 jours par an. Boulimique de travail et perfectionniste en musique, rien ne lui échappait, excepté sa propre date de naissance. (Il croyait être né le 4 juillet 1900, alors qu’il était né le 4 aout 1901). Né dans un quartier pauvre de la Nouvelle Orléans, il fut abandonné par son père très jeune et placé dans un foyer. Il y apprit à jouer du cornet à pistons grâce à une famille juive d’origine russe qui lui avait prêté de l’argent. C’est la raison pour laquelle, Louis Amstrong, baptisé catholique, gardait sur lui une étoile de David. Malgré de nombreux problèmes de santé, il continua de jouer jusqu'à sa mort, et fut enterré dans le cimetière de Flushing à NY.
Photo : lmny

La visite se termine par la boutique (ancien garage) ou vous rencontrerez surement sa voisine, âgée de plus de 80 ans, qui vous confirmera les côtés chaleureux et généreux du musicien ainsi que la présence d’autres artistes de jazz (comme Ella Fitzgerald) dans le quartier d’Astoria.


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