Wednesday, August 27, 2008

Milton

Accent : Paris
Milton J. Ellenbogen
Fine Art Photography
31 Mamaroneck avenue, suite 607
White Plains, NY 10601

Milton est un passionné de photo. Il y a 5 ans, il décida d'y consacrer sa vie à plein temps, et ouvrit une galerie à White Plains. Drôle d'idée pour un new-yorkais !
Croisé par hasard cet été, il me confia son histoire, plus précisément sa rencontre passionnante avec deux artistes très connus du monde de l'art : Théodore Fried et André Kertesz, tous deux d'origines hongroises, comme Milton.

Alors qu'il rendait visite à sa fille dans son immeuble de Greenwich Village un après-midi de 1973, Milton rencontra Théodore Field dans la galerie en bas de l'immeuble. Ils échangèrent sur l'art et acheta une toile. Cette histoire changea le cours de sa vie...

En 1921, Théodore Field quitta Budapest pour Vienne, il avait alors 19 ans. Après avoir réussi à vendre difficilement quelques unes de ses toiles à une galerie locale pendant 2 ans, il obtint un vrai one-man show. Avec cette argent, il partit à Paris pour tenter sa chance. Aprés 6 années de travail acharné, de bonnes critiques et d'un autre one-man show, Fried rejoint le groupe d'artistes en vogue composé de Chagall, Kandisky, Lhote et Esteve.

Dans la capitale, les émigrés hongrois se donnaient rendez-vous au café du Dôme, ils parlaient d'art et de politique. Fried développa une longue amitié avec André Kertesz.
Mais en 1938, Kertesz trouva un job pour un magazine americain et partit pour les Etats-Unis. Il supplia son ami de quitter la France, il craignait que Paris soit bombardée par les allemands.

Alors juste avant l'invasion nazie, Théodore Fried suivit le sculpteur Jacques Lipchitz à Toulouse. A cette époque, Fried était recherché par la gestapo car il communiquait des informations à la rési
stance et faisait passer de faux papiers.
La résistance arrangea son départ par les Etats-Unis en 1942 par le Serpia Pinta, le dernier bateau français autorisé partir pour les Etats-Unis par Rossevelt.

Milton rencontra Kertesz dans l'appartement de Fried en 1978. Dès le début, il lui avoua son envie de revenir en France. Il disait qu'il était déçu de "l'attitude de son pays ainsi que de son matérialisme". L'art, disait-il, était plus attaché au marché qu'au mérite artistique'. Il sentait aussi que la photographie n'avait pas le même statut que la peinture ou la sculpture.
En France, des photographes hongrois comme Brassai ou Capa bénéficiaient déjà d'une 
certaine reconnaissance.
Fried mourrut en 1980 à l'age de 78 ans et nomma Milton ainsi que deux autres collectionneurs exécuteurs et administrateurs de ses biens. Entre-temps, Milton avait acheté une demi-douzaine de toiles, et environ le même nombre de dessins et d'aquarelles.
Dans la collection de Fried, figuraient 30 photos de Kertesz, et d'autres oeuvres d'artistes.
En Europe, et plus précisément pendant la période d'entre deux guerres, les artistes faisaient beaucoup d'échanges de leur travail expérimental. C'est ainsi que Kertesz possédait quelques oeuvres de Fried. A cette époque, Milton fréquentait régulièrement Kertesz.

A cette époque, Milton avait commencé à participer à des ventes aux enchères, en achetant des photos petit à petit. Kertesz lui donna quelques photos en cadeau, mais surtout de précieux conseils sur son art. Il disparu malheureusement en 1985 à l'age de 91 ans. Hilton Kramer, le critique d'art du NYT , fit l'apologie de l'artiste et de son oeuvre. Il faut dire que son travail avait été reconnu par les plus grandes institutions, surtout les cinq dernières années de sa vie. Le Metropolitan Museum et le Musée d'art de Chicago lui avaient rendu un bel hommage en présentant chacun une exposition l'année de sa mort.

Quelques années après la mort de Kertesz, Milton décida de vendre sa société d'édition pour lancer à plein temps dans l'achat et la revente de phographies d'art. Il exerce son métier avec passion et se demande toujours : "pourquoi ne pouvons-nous pas avoir une variété d'intérets dnas lesquels nous pouvons faire plus qu'une chose très bien. La réponse est : nous pouvons et faisons souvent.

Milton est allé une dizaine de fois en France, avec sa femme ou des amis. Il la étudié le francais à l'alliance francaise et à Berlitz. Il aime la France, et notamment la place qu'occupe l'art dans la culture francaise. Il espère transmettre les oeuvres et l'histoire de Fried et Kertesz à travers son travail, ces 2 rencontres de 1973 qui lui ont changé le cours de sa vie !

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